Le printemps est là !
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Oui ! Voici le printemps ! Nous l’attendions avec hâte ! Les corps las de lutter contre le froid guettaient les premiers rayons tièdes du soleil. Les oiseaux gazouillent à qui mieux mieux …Avec quelle effervescence ils animent le ciel ! Les rouge-queues charmants, les moineaux adorables ... Les voilà qui se poursuivent et cabriolent dans les airs avec une agilité merveilleuse ! En voici d’autres qui explorent les petits trous, pour y abriter les fruits à venir de leurs amours ! Et ceux-là qui reviennent de contrées lointaines pour égayer nos journées ! Les premières hirondelles sont arrivées ! |
Une ombre se dessine au sol et nous fait lever les yeux : des milans : royaux et noirs, avec quelle grâce et majesté ils se jouent de l'appesanteur, quel vent de liberté ils insufflent en nous !
Le soir arrive. Les crapauds lancent leur sérénade pour appeler leur belle. Quelle jolie berceuse ils nous offrent !
Les arbres, buissons et que sais-je encore bourgeonnent et ne demandent qu’à s’épanouir ! Bientôt, le vert tendre des jeunes pousses égaiera encore les jolies contrées !
Et là-bas, les fleurs éclatent de santé, de vie ! C’est une explosion merveilleuse de couleurs, de chants, de vie, d’odeurs qui nous sort de notre torpeur ! OUI ! Le printemps est là : hourra ! Marie |
Printemps
C'est la jeunesse et le matin.
Vois donc, ô ma belle farouche,
Partout des perles : dans le thym,
Dans les roses, et dans ta bouche.
L'infini n'a rien d'effrayant ;
L'azur sourit à la chaumière
Et la terre est heureuse, ayant
Confiance dans la lumière.
Quand le soir vient, le soir profond,
Les fleurs se ferment sous les branches ;
Ces petites âmes s'en vont
Au fond de leurs alcôves blanches.
Elles s'endorment, et la nuit
A beau tomber noire et glacée,
Tout ce monde des fleurs qui luit
Et qui ne vit que de rosée,
L'oeillet, le jasmin, le genêt,
Le trèfle incarnat qu'avril dore,
Est tranquille, car il connaît
L'exactitude de l'aurore.
Victor Hugo (1802-1885) ("Les chansons des rues et des bois" 1865)
Au printemps
Regardez les branches
Comme elles sont blanches !
Il neige des fleurs.
Riant dans la pluie,
Le soleil essuie
Les saules en pleurs
Et le ciel reflète,
Dans la violette
Ses pures couleurs...
La mouche ouvre l'aile
Et la demoiselle
Aux prunelles d'or,
Au corset de guêpe
Dépliant son crêpe,
A repris l'essor.
L'eau gaîment babille,
Le goujon frétille ...
Un printemps encore !
Théophile Gautier
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Clichés : Stéphan Carbonnaux et Marie Coquet