"Robert Hainard, Chasseur au crayon", biographie

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Le Genevois Robert Hainard (1906-1999), sculpteur, graveur sur bois, naturaliste et philosophe, a eu une vie foisonnante et exceptionnelle, aux côtés de sa femme Germaine Hainard-Roten, peintre reconnue. Stéphan Carbonnaux a recueilli de multiples témoignages sur ce chasseur armé de son seul crayon. Il s’est aussi plongé dans son abondante correspondance, ses manuscrits et ses articles, et a étudié ses œuvres pour faire revivre un parcours consacré à graver ou sculpter le grand bestiaire de la faune sauvage d’Europe. Il nous conduit ainsi avec l’artiste, des forêts vierges des Balkans au Cercle polaire jusqu’au marais de l’Andalousie, pour revenir aux Alpes, au Jura et à son canton de Genève. 

 

La quête de l’ours, du loup, du castor, du gypaète ou de sa famille, le roi de Bulgarie, des naturalistes et des braconniers, des gardes-chasses et des forestiers, des artistes, des philosophes et des scientifiques émérites. Un éclairage nouveau est apporté aussi sur cet homme visionnaire, le premier à prôner, au-delà de toute idéologie, une société sans croissance économique et à plaider pour une réconciliation de l’homme avec la nature.

Editions Hesse, Fondation Hainard, 2006
Ouvrage de 323 pages, illustré de croquis et de deux cahiers photos en noir et blanc
Prix : 26 euros + port  : 5, 10 euros pour la France métropolitaine  ; 9, 60 euros pour l'Union européenne  ; 11,60 euros  hors Union européenne

Vous pouvez commander les livres directement à l'auteur  en envoyant un courriel  :


stephan.carbonnaux@wanadoo.fr
 

Revue de presse et critiques  


La Salamandre
, n°188, spécial 25 ans, octobre et novembre 2008 :

« Sa dernière biographie se lit comme une roman et nous fait traverser tout le XXe siècle à travers le parcours d'un personnage hors du commun. A la fois peintre, graveur, sculpteur  et naturaliste, écrivain et philosophe, Robert Hainard était un visionnaire.»

La biographie a été sélectionnée parmi Nos coups de coeur, 25 ans de littérature de La Salamandre

 

David Mata, écrivain, Eléments, "Les chasses subtiles de Robert Hainard" , hiver 2006-2007, extraits :
« Si elle retrace ainsi la carrière de Robert Hainard, si elle reconstitue merveilleusement sa vie, cette biographie a cependant d’autres mérites. Pour notre jubilation, elle met en lumière une forte personnalité. (…). Robert Hainard voyait dans notre civilisation une croisade contre la nature. Ses préoccupations demeurent les nôtres, encore aggravées de nos jours. A cet artiste exceptionnel, qui se doublait d’un moraliste, il était grand temps qu’une étude fouillée fût enfin consacrée. Celle de Stéphan Carbonnaux est un modèle du genre. L’érudition, dans ces pages, ne nuit en effet à aucun moment à une exemplaire clarté. Si être original, c’est originel, voici que ressurgit, très loin des modes, très loin du grégarisme que cultivent à longueur d’année les médias, un artiste à l’originalité vraie. Grâce en soit rendue au jeune et talentueux biographe ! »

 

L’Ecologiste n°23-Vol.8 n°3, juillet-septembre 2007 :

« J’ai voulu vivre comme si les hommes n’avaient pas abîmé la terre.» (p. 236) Inutile de dire que cela n’a pas été possible pour Robert Hainard, l’un des plus grands naturalistes du XXe siècle (1906-1999). La très belle biographie de Stéphan Carbonnaux nous fait découvrir en détail la vie de cet immense artiste, ses amitiés improbables –celle du roi Boris de Bulgarie, qui résistera aux nazis jusqu’à sa mort- (…). C’est aussi l’un des plus grands artistes animaliers de son siècle. Et il souffre de la destruction de la nature, tente d’expliquer pourquoi ses contemporains n’accordent aucune importance à ce qui les fait vivre. (…) La cause de tous les maux ? L’expansion économique dit-il dès 1946. La solution ? « Inventer une société qui assure la prospérité des individus sans expansion du système.» (p.230) et, dit-il en 1973, « je préfère attaquer l’extansion économique dans le journal des banquiers et faire des reproches aux écologistes dans la presse écologiste ! » (p.252) Il ne se privera de critiquer ni les uns ni les autres, et la biographie de Stéphan Carbonnaux détaille ses controverses (…). »

 

Jean-Claude Génot, naturaliste, essayiste, Naturalité, La lettre de Forêts sauvages, n°2, mai 2007 :
« Cette seconde biographie de Robert Hainard, célèbre artiste naturaliste suisse mort en 1999, suit scrupuleusement la chronologie de la vie de cet homme hors du commun. (…). Ainsi croyant bien connaître la pensée de Robert Hainard, j’ai découvert de nombreuses facettes inconnues de ce « chasseur au crayon » grâce au travail remarquable de ce jeune naturaliste du Béarn. On ne peut pas résumer en quelques mots une biographie de 300 pages, il faut évidemment la lire pour s’imprégner calmement de ce texte très agréable à lire. (…) »


André Fouquet, Ouest France, 6 mars 2007 :
« Robert Hainard s’est éteint en Suisse quelques heures avant le passage à l’an 2000. Peintre, sculpteur, graveur sur bois, grand connaisseur de la faune d’Europe, philosophe et écrivain, il a traversé le siècle en exprimant, à la plume et au pinceau, ses convictions naturalistes et son respect envers les êtres vivants. Cet homme discret a passé d’innombrables nuits à observer et à dessiner la faune sauvage. « Guetteur de lune » ou « chasseur au crayon », il a eu tout le loisir de philosopher sur nos rapports à l’art et à la nature. Pour le centenaire de sa naissance, Stéphan Carbonnaux nous offre une biographie très fouillée. Le jeune ornithologue pyrénéen a eu accès à toutes les archives de la famille Hainard et rencontré ses compagnons d’affûts. Il brosse, page après page, le portrait d’un homme à la fois simple et complexe, disert et réservé, riche de ses connaissances et de ses convictions. Cet ouvrage nous réserve, aussi, quelques surprises et quelques inédits. »

    

Eric Burnier, naturaliste, ami de Robert Hainard, correspondance personnelle, 14 janvier 2007 :

« Félicitations ! C’est vraiment le premier mot par lequel commencer cette lettre. Félicitations pour cette superbe biographie de Robert, un livre dont tu peux vraiment être fier ! J’ai eu un immense plaisir et de joie, à en relire des passages (…). J’admire la façon dont tu parviens à combinet autant de sources d’informations différentes pour en faire un texte fluide, où tout s’enchaîne, sans rupture du fil conducteur, de chronologie de cette vie tellement riche et originale, habitée par cette idée révolutionnaire de sauver la nature. Tu montres très bien toutes les facettes du personnage, orientées vers ce même but, son infatigable capacité de travail –et tout ceci sur fond d’histoire avec un H majuscule (Robert, l’armée, la Suisse dans la guerre mondiale) et d’histoires bien genevoises et suisses-romandes, alors que tu n’as jamais vécu en Suisse. Mon père aurait beaucoup aimé ton livre. Le récit que tu fais de leur indéfectible amitié (…) sonne très juste. (…). Bref, tu le vois, ton livre m’a fait revivre bien des choses, par le portrait que tu fais de cet homme dont on a peine à croire en te lisant que tu ne l’as toi-même jamais connu vivant ! (…). Je termine par le même mot par lequel j’ai commencé : félicitations ! Et plusieurs personnes à Genève m’ont dit leur enthousiasme. »

 

Michel Terrasse, naturaliste, photographe et cinéaste, précurseur de la protection de la nature, ami de Robert Hainard, correspondance personnelle, 4 décembre 2006 :

« J’ai un peu tardé à te remercier pour ce formidable bouquin (…). J’ai pourtant dévoré ce travail sur Robert, avec beaucoup de facilité, tant la présentation et le style ne donnent jamais la moindre pesanteur et longueur. (…) J’ai passé un moment très fort à faire le tour de cet homme hors-du-commun, sous ta plume précise et infatigable. Quel travail ! (…). Merci mille fois Stéphan pour ce cadeau que tu nous a fait et félicitations pour la qualité de cette enquête et le rendu de ton écriture ».


… Extraits …

 

« De tous les élèves des écoles d‘art, Robert Hainard est le seul à mener pareille double vie : dessiner, peindre, sculpter et simultanément rechercher l’animal dans la nature, jusqu’à rappeler de plus en plus un chasseur des âges farouches, aussi habile à la sagaie qu’avec un crayon de sanguine ou un fusain.» « Le Jura ! Pays des origines – celles de son père -, montagne des premières vacances, horizon de toute une enfance, crêts sauvages longtemps inaccessibles. » « Mammifère classé dans l’ordre supérieur, Homo sapiens, Robert Hainard entre dès les années 1930 en sympathie avec ses frères dits inférieurs, les mammifères sauvages. » « Il paraît que vous êtes bigrement jalousé à Genève. Ca ne m’étonne pas : rien n’est mauvais comme un artiste, quand il s’agit de ses confrères (les exceptions confirment la règle). » Jouard voit juste, car les succès de Robert et Germaine s’additionnent. » « L’ours, l’âme de la montagne, l’âme de la forêt ? Boris l’a formulé à son ami qui l’a ressenti si fort à ses côtés : « Une forêt sans ours n’est pas une vraie forêt. »

« Animal, anima, âme. (…) Toute quête est transformation, toute quête est alchimie. » …« Hainard, un Occidental d’avant le règne de la Raison : « Je sens donc je suis. » « Les retours en Occident sont difficiles pour Robert Hainard, car l’étau se resserre toujours plus autour des peintres résistants au nouvel ordre artistique, et, comme d’autres, face à la montée en puissance de la peinture abstraite en Suisse au milieu des années 1950, il est devenu un exilé de l’intérieur. » …« Dans la maison Hainard, les sentiers continuent. » De ces sentiers invisibles, qui venus des terriers de blaireaux et de renards, qui du Jura, les amis affluent vers la maison du Chemin de Saule, attirés, aimantés par la bonté rayonnante de Robert et Germaine. » « Aux confins serbe et macédonien, l’accordéon égrène ces airs joyeux – Zeni me, Mamo (« Marie-moi, Maman »), souvent mélancoliques – Oj, Golube (« Oh, ma colombe »), qui vont droit au cœur de Robert. » « Oui, il règne encore ici quelque atmosphère romaine à voir les caravanes d’ânes bâtés, aux harnachements brodés de laine colorée, transporter d’un horizon à l’autre du sable, des pierres et des tomates dans des amphores, ou d’antiques barques à voile aux coques orange et jaune remonter l’embouchure du Guadalquivir, ce bout du monde limoneux. » « Un télégramme du 12 avril 1963, en provenance de Ljubljana, est arrivé à Bernex : « Les ours vous attendent, Zupancic. » « Je crois que sans doctrine solide, l’empirisme nous mène de succès partiels en déceptions », ne cesse de répéter Robert à ses amis. Quelle est difficile à prôner, son économie sans expansion ! (…) A Berne, comme dans les autres capitales occidentales, l’attitude expansive est un tel réflexe conditionné qu’on refuse la notion même de limite. » « Je vous souhaite aussi une pensée souple comme l’échine de la fouine, chaude comme le sang, moelleuse comme la fourrure, veloutée comme la nuit. » « La modestie est ton plus grand charme », lui a dit un jour Jacques Burnier. C’est vrai, Robert Hainard a le triomphe modeste. Sa passion de la nature fut « le coup de vent qui a fait tomber la graine loin du tronc », et Robert n’oublie jamais de mentionner le tronc, celui de sa lignée. » « Le 1er mars 1988, il gèle à pierre fendre dans la vallée de la Jogne, en Gruyère. Choyé par Jacques Rime, Jean-Philippe Grillet et Nicolas Crispini, l’artiste refuse qu’on porte son sac. (…) Les nuits suivantes relèvent du miracle. Appels lancinants, jeux, affection mutuelle, chasses, les deux lynx, une femelle et un grand jeune, animent – chargent d’âme – la clairière » …« Un matin de mars 1991, à cinq heures, il a écrit à son ami et éditeur Nicolas Junod que ses confrères sont idiots : « Vous avez là un  livre équivalent au Discours de la méthode dont il est l’antidote. Il est vrai qu’il sera difficilement compris, étant d’une intelligence surhumaine parce qu’animale. » Un alexipharmaque, un contrepoison, voilà ce qu’il a concocté, distillé pendant soixante ans. « Ce sera lu ou pas. Je le plante là, au bord du chemin et le destin y passera tôt ou tard », confie-t-il à Jean-François Terrasse à la fin juin. » …« Quelle parenté saisissante entre un ours dessiné de profil à l’ocre rouge dans la grotte ardéchoise du Pont-d’Arc, découverte artistique majeure de la fin du siècle, et les premiers croquis d’ours de Robert Hainard en Bulgarie ! Par-delà une trentaine de millénaires, un chasseur aurignacien tend la main au chasseur moderne et signifie que rien n’est rompu. » « La nature a dû sortir le grand jeu. Ce 26 décembre 1999, l’ouragan Lothar emporte des milliers d’arbres fruitiers du plateau et des montagnes suisses, ceux que travaillait l’artiste, les plus beaux fûts de Versailles, des forêts entières en Europe… et Robert Hainard. »

 

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