Impressions de Laurent Caudine suite à la soirée "Ours" d'Euskal Herriko Laborantza Ganbara du 27 janvier 2012

  • Stéphan Carbonnaux et Marie Coquet

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Laurent Caudine et son recueil de chroniques et nouvelles,

Pensements, paru chez Astobelarra, en 2008.

© Astobelarra.

 

 

 

David Olaïzola, "Sur le chemin des loups".

 


Nous avions annoncé au mois de janvier dernier la tenue d'une soirée consacrée à l'ours dans les Pyrénées occidentales, organisée par Euskal Herriko Laborantza Ganbara, la chambre (non officielle) d'agriculture du Pays Basque : Conférence sur la place de l'ours dans les Pyrénées occidentales, organisée par Euskal Herriko Laborantza Ganbara le 27 janvier 2012 à Ainhice-Mongelos

 

Comme nous n'avons pu y participer, nous publions aujourd'hui les impressions de Laurent Ayerdi-Caudine, artisan d'art, écrivain, écologiste et cofondateur des éditions Astobelarra (www.astobelarra.fr) qui se proposent de remettre l'humain au coeur de la nature et la nature au coeur de l'humain.

 

Laurent Ayerdi-Caudine vit en Soule, province orientale du Pays Basque, frontalière d'avec le Béarn, où le pastoralisme est très vivant. La Soule fut aussi une terre ursine jusqu'à une époque récente ; un ultime ours fréquente encore la région des canyons souletins.


  EHLG

 

 

  Logo d'Euskal Herriko Laborantza Ganbara.

 

 

 

 

« Je suis allé à la réunion débat au sujet de l'ours il y a deux mois à Euskal Herriko Laborantza Ganbara, la chambre d'agriculture du Pays-Basque. J'ai eu le plaisir d'entendre M. Jean-Baptiste Zamponi, berger en vallée d'Aspe :

 

"J'ai accepté l'ours comme lorsque on est berger, on accepte la tempête, la grêle, la neige, le vent" disait-il.

 

Merci M. Jean-Baptiste Zamponi, du fond du coeur. A vous seul, vous avez sauvé cette table ronde de l'enlisement complet. J'ai été un peu déçu par le fatalisme, voire l'indifférence scientifique d'un Jean-Michel Parde et totalement consterné par le président de l'ADEB (Association de défense des éleveurs de Basabürüa), Alain Iriart.

 

Je ne parlerai pas de ce dernier dont le discours était totalement vide de sens. Dans la salle - et c'est plus grave - j'ai entendu des propos écocidaires de petits humains qui se félicitaient de la disparition de l'ours dans les Pyrénées et qui se félicitaient d'avoir, dans la salle de leur mairie, la photo du dernier homme qui a tué un ours prés de chez eux. "Sa photo à la mairie se trouve à côté de l'autre. L'autre photo disparaitra probablement bientôt, mais celle-ci restera toujours" a-t-on entendu dans la salle.


On peut discuter ensemble du bien fondé de la réintroduction ou du renforcement de la population d'ours, on peut débattre sur les tenants et les aboutissants d'un tel processus, mais il est inadmissible d'entendre des individus se réjouir de la disparition de l'ours, de l'encourager et de ne ressentir aucune tristesse devant cet immense gâchis.


Il manquait quelqu'un durant cette table ronde, qui aurait représenté la nature. Est-il donc si effrayant de débattre avec un individu, une organisation, qui placerait la nature au centre de l'Homme et l'Homme au centre de la nature ? 


Avons-nous peur de l'image qu'ils pourraient nous renvoyer ? Je crois pourtant qu'on ne pourra pas faire l'économie d'un vrai débat dans les prochains mois. Car malheureusement, cette table ronde, même si elle était une excellente initiative, n'a fait que frôler les problèmes auxquels il nous faudra faire face dans les prochains mois et les prochaines années. »

 

Laurent Ayerdi-Caudine

 

 

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